Le regard d’une stagiaire

Bonjour, je m’appelle Amandine, j’ai 19 ans et je fais actuellement un stage à la Coopérative. J’ai eu accès à de nombreuses interviews de la plupart des personnes qui vont et viennent à Immunitas. D’ailleurs, on y parle aussi de la santé au travail, un état très important que le monde néglige beaucoup, ce qu’on remarque en lisant ces interviews… Suite à ces lectures, j’ai sélectionné des énoncés que je trouvais intéressants:

« Je n’ai pas pu continuer et j’ai donc arrêté. Je suis restée pendant à peu près deux ans à la maison, jusqu’à ce que mon médecin me dise que mon conseiller AI demandait à ce que je fasse un essai de réintégration. Donc je suis allée à Balthasar avant d’aller à Immunitas, ce qui semblait être le parcours logique. {…} J’ai rencontré Eveline pendant une heure et elle m’a dit : « Madame Y, quel que soit votre projet, que vous retourniez au CHUV ou pas, que vous alliez travailler ailleurs, que vous décidiez de faire du bénévolat ou de changer de profession, je ne vous abandonnerai jamais ». »

« Quels projets as-tu amené avec toi quand tu es arrivé chez Immunitas, qu’as-tu proposé ?

On a rebondi sur Genève avec le Salon d’Eté et j’ai proposé mon premier produit : des salades en pot. On en a fait des milliers avec N. Puis nous avons réfléchi à d’autres produits. Cela faisait depuis l’âge de vingt ans que j’avais envie de faire des brownies et de les vendre. Une chose impossible qui devenait alors possible avec Immunitas. Cette ouverture nous a permis de commencer les carrés et les barres de céréales puis maintenant les brownies, les cookies, et toutes sortes de biscuits. J’ai trouvé un contrat avec une salle de jeux dont le patron désirait des produits à l’américaine pour attirer les familles. {…} Dans la vraie vie, on serait en faillite depuis longtemps mais avec Immunitas il y a des possibilités. »

« Grâce à Eveline je peux faire plein de choses qui me font triper, qui m’intéressent ou que je trouve drôles. »

« Si l’on veut avoir une chance, il faut y aller et jouer avec toutes les cartes que l’on te propose. »

« Mon objectif serait d’avoir une centaine de lieux de vente afin de pouvoir engager un employé fixe à plein temps. »

« D : Dans la vie, on est pas mal programmés à avoir des attentes et l’on se fixe des objectifs que l’on atteint ou pas. Mais ici, il y a très peu d’échecs et s’il y en a un, ce n’est presque pas prononcé, à moins vraiment de faire une grave erreur. Mais on est toujours rattrapé par quelqu’un dans l’équipe qui fait que ça va. C’est une approche que l’on ne retrouve pas dans les autres structures grand public de réintégration qui sont plus dirigées sur la finalité, ce qui n’est pas un cadre dans lequel je rentre. »

«L : C’est un bon tremplin si l’on souhaite avoir des projets dans la vie en général. »

« Avec chaque personne il y a de nouvelles opportunités. Je ne sais pas si les études en tant que telles m’ont vraiment ouvert un champ, je ne crois pas. Ce sont plus les rencontres qui ont été formatrices. »

« C’était le bon moment, la bonne reconversion au bon endroit avec le bon truc dont j’avais besoin. »

« M’occuper de plein de projets et de faire en sorte que les personnes qui sont en mesures ici puissent les mener. »

« Comment cela s’arrête-t-il {le travail} ?

Un burn-out. {…} Un était d’angoisse et de stress au maximum. Je ne m’en rendais pas du tout compte, je pensais que j’avais des palpitations, donc peut-être un problème cardiaque. Mon corps s’exprimait en me faisant comprendre qu’il y avait des problèmes, mais je ne savais pas comment les interpréter. J’avais des torticolis… mais en allant faire vérifier mes battements du coeur il n’y avait rien de particulier. Peu à peu en consultant on m’a demandé si j’étais stressée au boulot et j’ai répondu : « Oui, comme tout le monde ». Je ne réalisais pas que j’étais bien en dessus de mes limites depuis un bon moment déjà. »

« {…} C’est une évidence pour moi d’aider les gens et j’ai été surpris de voir que l’on pouvait gagner sa vie avec ça car je l’ai fait si longtemps gratuitement. »

« {…} pour moi, l’essentiel c’est de sortir de chez moi et faire quelque chose d’utile. Si je ne fais rien, j’ai l’impression que ma journée est foutue. »

« {…} Je fais tout ce que je suis capable de faire pour que cela aboutisse, et si cela n’aboutit pas, je n’ai pas encore quarante ans, je suis assez jeune, on avisera. »

« Tous ces partages dans le cadre d’Immunitas et Fabrique d’Avenir, cette possibilité de mettre toutes nos idées en œuvre et en toute liberté, il n’y a pas mieux. C’est le meilleur des cadeaux que l’on peut faire à un être humain. »

« Ce qui m’importe dans l’accueil c’est d’ouvrir la porte à l’inconnu et transformer quelque chose que l’on croyait impossible en quelque chose de possible. »

« {…} C’est le monde du travail, défini comme normalisant, qui a fait que ces personnes ont déconnecté car tous les individus que je rencontre savent travailler. Le monde du travail leur a fait croire qu’ils ne savaient plus travailler et, à un moment donné, ils ont cru eux-mêmes qu’ils n’étaient plus capables, alors que chacun a des ressources extrêmement précieuses. La responsabilité qui m’incombe, c’est de rendre visible ces ressources. Si l’on est pas d’accord avec certaines manières de travailler, il ne faut pas y retourner. On a le droit d’en inventer d’autres qui fonctionnent aussi. »

« Aucun être humain ne fait rien, c’est également une réalité. »